La saison d’été est passée depuis quelques semaines.
C’est le samedi 09 dou alhijja[1] 1432.
Le 05 novembre 2011 selon le calendrier dit Grégorien.
Je pense aux « hojjaaj.[2]
Chacun d’eux répète « attalbiyya » :[3]
« Me voici devant Toi ô Allaah, me voici devant Toi.
Me voici devant Toi, Tu n’as pas d’associé me voici devant Toi.
La Louange et la Grâce t’appartiennent ainsi que la Royauté, Tu n’as pas d’associé ».[4]
En ce jour de « ‘arafaate »,[5] ils se retrouvent tous au même lieu.[6]
Ensemble, hommes et femmes[7] devant Allaah.
Pour les croyants et les croyantes[8] qui n’accomplissent pas le pèlerinage, il est bon de jeûner ce jour et d’être avec « lhojjaaj » par la pensée et par le cœur.
C’est à « ‘arafaate » que Mohammad, l’ultime Prophète et Messager[9] sur lui la bénédiction et la paix, a eu la révélation relative au parachèvement du Message d’Allaah :
« Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et J’ai accompli sur vous Mon bienfait et J’ai agréé pour vous l’Islaam[10] comme religion ».[11]
Le 10 dou alhijja, c’est « ‘iide aladhaa ».[12]
À l’exemple du Messager Ibraahiime[13] sur lui la bénédiction et la paix, les croyants et les croyantes font de leur mieux pour accepter les épreuves et obéir à Allaah.
Ibraahiime sur lui la bénédiction et la paix, était disposé à sacrifier son fils en signe d’obéissance à Allaah.
Ce sacrifice n’a pas eu lieu, et dans Son Infinie Miséricorde, le Maître des Univers a fait que c’est un mouton qui a été sacrifié.[14]
La fête du sacrifice aide les croyants et les croyantes à ne pas oublier cet épisode et à réfléchir sur sa portée, comme la fête de la fin du jeûne du mois de ramadaane,[15] les aide, à ne pas oublier la reconnaissance envers le Bienfaiteur.
Les Bienfaits d’Allaah sont innombrables, et il nous est impossible de les compter.
Un de ces Bienfaits est ma joie de savoir qu’avec mon épouse, nous allons devenir grands-parents ine chaa-e Allaah[16] au printemps.
Mon épouse s’est lancée, depuis quelques semaines déjà, dans le tricot, dans de multiples autres travaux manuels, et dans des achats qui la mettent « en contact » avec les petits-enfants.
« Et lorsque ton Seigneur tira des reins des fils d’Aadame leur progéniture et les fit témoigner contre eux-mêmes : « Ne suis-Je pas votre Seigneur ? » Ils dirent : « Si, nous en témoignons ».[17]
Ainsi, notre histoire commence avant notre arrivée dans ce monde.
Ce commencement est marqué par un engagement, un acte par lequel nous reconnaissons qu’Allaah Est notre Seigneur.
Nous sommes donc créés avec une disposition naturelle à la Croyance à Allaah.
Une nature conformément à laquelle nous sommes croyants.[18]
Nous naissons croyants.
Des changements interviennent ensuite, tout au long de l’existence ici-bas.
Certains gardent cette croyance, d’autres la perdent et parfois, selon des modalités différentes, des cheminements divers et des voies multiples, y retournent.[19]
Qu’Allaah nous accorde la Guidance.[20]
Je tente d’imaginer ce que sentent nos deux fils et leurs épouses par rapport à ce que nous sentions.
Être parents.
Être mère.
La mère.
Savez-vous ce qu’est la mère ?
Et qui vous dira jamais ce qu’est la mère ?
Une femme qui peut montrer que les étoiles qui embellissent le ciel sont dans ses yeux.
Une femme qui peut aider à saisir plus profondément la portée de l’élévation qu’Allaah lui accorde en faisant d’elle une mère.
Une femme pour qui tous les changements qui s’accomplissent avec le miracle de la grossesse, sont des Signes[21] qui peuvent permettre à la mère en devenir d’être plus radieuse, et pleine de reconnaissance pour ce magnifique Don du Créateur.
Une femme qui peut inciter à se souvenir de Demain.
Mohammad, l’ultime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix nous enseigne que le Paradis est sous les pieds des mères.[22]
Être père.
Le père.
Savez-vous ce qu’est le père ?
Et qui vous dira jamais ce qu’est le père ?
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
« Une vague vient du fond du passé et, lente, dandinante, puissante, déferle. Explose et fait exploser les souvenirs comme autant de bulles d’écume […].
Une autre vague vient par-dessus la première et fulgure. Etincelle et ruisselle d’une vie nouvelle. Sans nombre, débordant par-delà les rives du temps, de l’éternité à l’éternité d’autres vagues naissent et meurent, se couvrant et se renouvelant, ajoutant leur vie à la vie. D’aussi loin qu’on les entende, toutes ont la même voix, répètent le même mot : paix, paix, paix ».[23]
Ce que je sais aujourd’hui, de Source Sûre, c’est que ma reconnaissance est plus grande.
Ce que je peux dire aujourd’hui, c’est que mon premier fils, comme le deuxième, m’ont aidé à comprendre plus profondément ce cycle fabuleux, cette voie du destin de chaque être et donc de l’enfant qui n’appartient ni au père, ni à la mère qui doit accomplir ce pourquoi il est dans l’Univers.[24]
Deux formidables compagnons qui par la Miséricorde d’Allaah poursuivent, avec leurs épouses, la Marche afin d’approfondir le Sens et renforcer le Lien.
« Ô humains ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle et avons fait de vous des peuples et des tribus[25] afin que vous vous entreconnaissiez.[26] Le plus noble[27] d’entre vous auprès d’Allaah est le plus pieux ».[28]
L’automne tire à sa fin.
Mon épouse, continue son travail pour les petits enfants.
De longs moments de ses journées et de ses soirées se passent à confectionner des habits, à chercher des modèles et des explications sur « le net ».
Pour rire, j’ai dit à un de nos fils au téléphone que jusqu’à l’université au moins, les petits enfants auront ine chaa-e Allaah de quoi s’habiller, car la grand-mère passe son temps devant la machine à coudre, et dans le tricotage.
C’est l’hiver.
Le printemps est dans deux mois ine chaa-e Allaah.
Mon épouse poursuit ses travaux.
Les grossesses se passent pour le mieux : alhamdo lillaah.[29]
Bientôt ine chaa-e Allaah, nous jouirons du Bienfait d’être grands-parents.
Ainsi sont les jours qu’Allaah répartit entre les êtres.
Certains partent, d’autres arrivent.
Chacun se doit d’assumer le destin.
Nous avançons dans l’impermanence d’ici-bas, vers la permanence de l’au-delà.
Nous invoquons Allaah pour qu’Il nous accueille parmi les heureux.
Le Temps et l’Espace s’unissent et font jaillir une dimension AUTRE.
Des hommes, des femmes et des enfants poursuivent la Marche.
Depuis combien de Temps Marchent-ils ?
Pour eux, le Temps ne compte pas et ils ne mesurent pas l'Espace.
Un immense Souffle est en eux.
Le Souffle de l’enfant qui naît semble être l'écho de leur Souffle.
Ils sont sur la Route de la Foi.
Couverts de la Parure de la Piété.
Depuis l’Aube de la Vie.
Ils se souviennent de Demain.
Ils n’ont pas cessé de dire, ne cessent pas de dire, ne cesseront pas de dire :
« Et l’Avenir est à la Piété »[30].
BOUAZZA
[1] Douzième mois du calendrier dit lunaire, calendrier d’alislaam, calendrier d’alhijra (de l’hégire), l’exil.
[2] Pluriel de "haajj" (féminin "haajja", "haajjaate"), du mot "hajj" (pèlerinage).
Aux pèlerins.
À un ami de mon premier fils, à son épouse, au jeune frère de l’épouse de mon deuxième fils, à son épouse, à l’un de mes neveux, et à tous les autres.
[3] L’invocation répétée pendant cette période comme réponse à l’Appel d’Allaah.
[4] C’est "attalbiyya" de Mohammad, l’utime Prophète et Messager sur lui la bénédiction et la paix.
Hadiithe (hadith) rapporté par ‘Abd Allaah Ibn ‘Omar (le "r" roulé), qu’Allaah le bénisse.
Recueil authentique d’Alboukhaarii (le "r" roulé) qu’Allaah le bénisse.
Sahih Alboukhari, Beyrouth, Liban, édition dar alqalam, 1987, tome 1, hadite 1445, page 647.
Le hadith (hadite) renvoie à Assonna, c'est-à-dire à ce qui a été rapporté concernant la conduite de Mohammad sur lui la bénédiction et la paix.
Alqoraane n’a de sens qu’avec Assonna et Assonna ne peut exister sans Alqoraane.
Assona procède d’Alqoraane (Le Coran).
Le fondement du Message d’Allaah, l’Unicité (attawhiid), se traduit par l’Adoration d’Allaah (al’ibaada) sans jamais Lui donner d’associé.
"Achchirk" (associationnisme) consiste à accorder des attributs Divins à quiconque autre qu’Allaah.
Certaines personnes s’accordent à elles-mêmes des attributs Divins.
Allaah ne pardonne pas l’associationnisme, et pardonne le reste à qui Il veut.
[5] Arafat, traduit généralement par "reconnaissance" et rappelle les retrouvailles entre notre père Aadame (Adam) sur lui la bénédiction et la paix, et notre mère Hawwaa-e (Ève) qu’Allaah la bénisse qui, après leur expulsion du Paradis (aljanna), ont erré très longtemps avant de se retrouver.
"Ô Notre Seigneur, nous avons fait du tort à nous-mêmes et si Tu ne nous pardonnes pas et ne nous fais pas miséricorde, nous serons très certainement parmi les perdants".
Alqoraane (le Coran), sourate 7 (chapitre 7), Ala’raaf, L’enceinte du Paradis, Les limbes, aayate 23 (verset 23).
C’est l’invocation adressée à Allaah par nos parents (les parents de l’humanité) après avoir cédé à la tromperie d’achchaytaane (de satan) alors qu’Allaah les a mis en garde contre cet ennemi.
Allaah a pardonné à nos parents et ce fut pour les êtres humains le début de l’existence sur terre, et le commencement du Message que les Prophètes et les Messagers sur eux la bénédiction et la paix, ont eu pour mission de transmettre pour nous sortir des ténèbres à la Lumière.
Le même Message depuis Aadame sur lui la bénédiction et la paix.
[6] Aux environs de Makka (la Mecque).
[7] Il y’a aussi des enfants, même s’ils ne sont pas tenus d’accomplir cette obligation.
[8] Almouminoune wa almouminaate.
[9] Chargé par Allaah de transmettre Alqoraane qui est la synthèse, la continuation et le parachèvement du Message à l’humanité.
[10] L’Islaam depuis Aadame (Adam) sur lui la bénédiction et la paix, consiste à faire de son mieux pour Adorer Allaah, comme Allaah le demande.
[11] Alqoraane (le Coran), sourate 5 (chapitre 5), Almaa-ida, La Table, La Table Servie, ayaate 3 (verset 3).
[12] ‘Iide aladhaa, la fête du sacrifice.
[13] Ibrahim (le "r" roulé), Abraham sur lui la bénédiction et la paix.
[14] C’est en souvenir de cet épisode que les croyants et les croyantes qui le peuvent, procèdent au sacrifice d’un mouton.
[15] ‘Ide alfitr, ‘iide alfitr, le "r"roulé.
[16] Si Allaah veut.
[17] Wa ide akhada rabbouka mine banii aadame mine dohourihime dourriyyatahoume wa achhadahoume ‘alaa anfouçihime alastou irabbikoume ? Qaalou balaa chahidnaa (les "r" roulé).
Alqoraane (Le Coran), sourate 7 (chapitre 7), sourate Ala’raaf, L’Enceinte du Paradis, Les Limbes, aayate 172 (verset 172).
[18] Alfitra (le "r" roulé).
[19] "Le retour d’un cœur dans sa patrie", selon l’expression de Léopold Weiss qui a choisi de s’appeler Mohammad Açad.
Muhammad Asad, Le chemin de la Mecque, Paris, Fayard, 1976.
[20] Alhidaaya.
[21] Aayaate.
[22] Aljanna tahte aqdaame aloummahaate.
[23] Driss Chraïbi (Driis Chraaïbii), la Civilisation ma Mère !..., Paris, éditions Denoël, 1972, p. 14.
[24] Ce sont des mots que j’ai écrits, il y a un certain temps déjà
[25] Qabaa-i-l.
[26] Vous vous connaissiez entre vous.
[27] Généreux.
[28] Alqoraane (le Coran), sourate 49 (chapitre 49), Alhojoraate (le « r » roulé), Les chambres, aayate13 (verset13).
[29] La louange est à Allaah.
[30] Wa al’aaquiba littaqwaa.
Alqoraane (Le Coran), sourate 20 (chapitre 20), Ta-ha, aayate 132 (verset 132).
Voir :
http://raho.over-blog.com/
http://paruredelapiete.blogspot.com/
http://ici-bas-et-au-dela.blogspot.com/
http://laroutedelafoi.blogspot.com/
http://voyageur-autre.blogspot.com/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire