jeudi 26 janvier 2012

PEINTURES


Il y a une peinture au salon sur laquelle je porte certainement un regard particulier.
C’est la peinture du paysage offert à la contemplation en sortant de l’humble habitation paysanne qu’occupait ma défunte mère.
Une humble habitation paysanne,[1]au lieu-dit ‘Iicha[2] Mllouk, à quelques kilomètres de Tiddaas, en région Zmmour.[3]
Flots de pensées.
Averses d’images.
Afflux de sensations.
Je revois ma mère debout ou accroupie en face du paysage du tableau.
J’écoutais son silence.
Il me disait l’Essentiel.
J’observe les autres tableaux.
En m’installant sur le divan, j’ai en face de moi des rochers entourés d’eau.
Belle-Île-en-Mer, dans le Morbihan en Bretagne.
Une île où le colonialisme français a déporté le Résistant Musulman Messali Haj[4] qui le combattait en Algérie.[5]
Une île où l’État français déportait des enfants condamnés et enfermés dans des conditions atroces.
Il m’est arrivé d’en parler en écrivant :
« Cette île – comme d’autres lieux magnifiques – a servi de lieu de déportation non seulement d’enfants jugés très dangereux, mais aussi de résistants d’Afrique – dits terroristes – contre le colonialisme.
Je marche sans les oublier.
Je me mêle, avec d’autres, aux divers éléments qui nous transportent loin.
Le ciel et la mer se rencontrent, font jaillir d’autres images, d’autres couleurs, d’autres sons, d’autres formes, d’autres mouvements et procurent d’autres sensations ».[6]
J’ai effectué une semaine de marche dans cette île en 2003, et je me suis rendu sur ce qui reste du bagne pour enfants qui n’a fermé qu’en 1977.[7]
Et puis il y a l’Italie.[8]
Italia.
Ligurie.
Liguria.
La Côte des Fleurs
La riviera dei Fiori.
La terre des couleurs.
La terra dei colori.
La mer Méditerranée.[9]
Il mare Mediterrano.[10]
Bordighera.
Je regarde les peintures, et il me semble entendre les vagues qui affluent et refluent.
Un lieu que j’apprécie, et où je me suis rendu plusieurs fois avec mon épouse, bénéficiant de l’hospitalité de sa cousine et du mari de celle-ci.[11]
Les peintures avoisinent la cheminée sur laquelle attendent des galets, ramassés durant des marches le long de la plage.[12]
D’autres galets, placés devant la cheminée, sont dans un vase en verre offert à cet effet par une de mes sœurs de passage en France.[13]
Les murs du salon[14] offrent d’autres peintures réalisées par mon épouse qui peint avec le cœur, pas avec la main.[15]

BOUAZZA

[1] L’habitation est aujourd’hui en ruines.
[2] Aïcha.
[3] Dans la direction de Walmaas (Oulmès), dans le Moyen Atlas, au Mghrib (Maroc).
[4] Mssaalii Alhaajj.
Le colonialisme a déporté sur l’île de la Réunion, le Résistant Musulman ‘Abd Alkariim Alkhattaabii (Abd El Krim El Khattabi), qui le combattait au Mghrib (Maroc).
Il a déporté beaucoup d’autres ailleurs, a massacré et exterminé par centaines de milliers des combattants dans les multiples territoires colonisés, des Résistants traités de "terroristes".
[5] Aljazaa-i-r (le "r" roulé).
[6] Se reporter à mon texte intitulé "Rappelle", dans le CD intitulé "Les ducs à tiffes".
[7] Selon le calendrier dit Grégorien.
[8] Pays d’origine du père de mon épouse.
[9] Albahr alabyad almotawassite, la mer blanche intermédiaire.
[10] Se reporter à mon texte intitulé "Primavera".
[11] Ils habitent à Turin, et mettent à notre disposition un logement qu’ils ont à Bordighera.
[12] En dehors de l’invasion estivale que nous fuyons.
[13] Se reporter à mon texte intitulé "Galets".
[14] Et d’autres pièces de la maison, et dans les logements de nos deux fils.
[15] Voir :
http://raho.over-blog.com
http://paruredelapiete.blogspot.com
http://ici-bas-et-au-dela.blogspot.com
http://laroutedelafoi.blogspot.com
http://voyageur-autre.blogspot.com

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